Etape 5 : OK

Etape 5 - Lannemezan/Barbastro - 167 kms - 7h - 23.8 km/h

Les plus difficiles à avoir sont les plus belles à nos yeux... On peut appliquer cette petite maxime à notre étape du jour...

Après une nuit chez Caroline Ingalls et son Orchestre de poupées de chiffon, peu réparatrice en ce qui me concerne, nous avons quitté Lannemezan ce matin... sans regret mais après une bonne rigolade tellement c'était surréaliste.

Enfourchage de nos bicyclettes et mise en route de nos jambes de bois pour un échauffement d'une bonne quarantaine de bornes. Magnifique soleil et déjà les sommets enneigés qui se profilent au fond de la vallée. Le paysage est somptueux et nous filons vers Saint Lary où nous sommes attendus. Les jambes sont plutôt bonnes et le spectacle est hallucinant. La bonne humeur ne nous a jamais quitté malgré les journées harassantes et nous le savons, c'est un élément déterminant dans une telle épopée.

Arrivés à Saint Lary Soulan nous sommes reçus au Balthazar par les amis de Guillaume ( le vététiste du départ de Cholet ). Un accueil adorable et chaleureux avant d'attaquer du lourd. Jambon, fromage, croissants...

Mais les meilleures choses ont une fin et il faut passer les Pyrénées... 18 kms de montée dont certains passages dans lesquels j'aurais sans doute été plus rapide à pied. C'est dur, très dur, et il me faut trouver le bon rythme pour ne pas poser pied à terre. Je connais bien ses efforts en ultra trail mais le vélo c'est autre chose. Ma carcasse de danseur étoile n'est pas un avantage dans ces presque deux heures de grimpette depuis Saint Lary. Mais après trois litres de boisson ingurgités et beaucoup d'efforts, avec le soutien de Christophe pour les derniers mètres, je peux dire que je l'ai fait.......

Énorme descente derrière le tunnel qui nous a fait basculer en Espagne ( dont nous aurons l'occasion de reparler ), et les vitesses atteintes sont justes incroyables pour les petits cyclistes que nous sommes... Près de 80 km/h aux compteurs des vélos et même quelques frayeurs en ce qui me concerne...nous en reparlerons...

Les centaines de mètres de dénivelés dévalés sur nos chevaux de carbone nous offrent une vue incroyable sur la vallée verdoyante, les torrents qui bouillonnent, les sommets qui culminent et l'Espagne qui s'offre à nous pour la poursuite de notre quête. La pause déjeuner est vite avalée et nous repartons pour boucler cette étape dantesque dans la chaleur et dans le vent...les quelques cinquantes kilomètres qui nous séparent de Barbastro ne sont qu'une succession de montagnes russes parfois raides et longues. Nous longeons un réservoir d'eau turquoise splendide sur au moins quarante kilomètres. On distingue même le clocher d'un village autrefois encaissé au milieu du lac...

Nous nous accrochons et luttons contre le vent, parfois bien calés ensembles, parfois plus seuls au gré des dénivelés. Enfin la pancarte tant attendue de Barbastro et 167 kms au compteur pour une étape énormissime mais splendide de bout en bout...

Demain c'est pire, il est déjà tard, une courte nuit de sommeil avant de se rapprocher un peu plus de Dénia...

Merci de votre soutien, nos jambes qui sont passées du bois au plomb en ont plus que jamais besoin...